Salaires : il faut jouer plus collectif !

Publié le par cgt

Comme les autres salariés, les cadres et les salariés les plus qualifiés subissent une érosion de leur pouvoir d’achat. L’individualisation de la rémunération, l’introduction de plus en plus massive des augmentations au mérite, ne garantit aucune véritable progression de la rémunération des cadres.

 

Malgré l’intensification du travail, malgré l’accroissement des responsabilités imposés à l’encadrement, malgré la hausse des qualifications, la reconnaissance individuelle et collective est rarement au rendez-vous.

Les jeunes diplômés subissent un véritable déclassement tandis que l’ensemble de ces catégories est victime du tassement des grilles et que les femmes en particuliers supportent des inégalités inacceptables. Les écarts de salaires entre les femmes et les hommes s’élèvent en moyenne à 25%. Aujourd’hui, 20 % des cadres perçoivent un salaire inférieur au plafond de la Sécurité sociale. Le salaire mensuel moyen des techniciens et professions intermédiaires est tombé à 1 500 euros. Ce tassement de la hiérarchie des salaires s’est opéré sans que cela n’ait par ailleurs profité aux bas salaires. Plus de vingt ans de ces politiques salariales dans le privé comme dans le public ont porté un coup sérieux au niveau des salaires.

Dans le même temps, les prix ne cessent d’augmenter et certains postes de dépenses comme le logement, l’énergie, l’alimentation, la santé, connaissent des hausses particulièrement importantes. Le patronat et le gouvernement s’attachent à remettre en cause les repères collectifs et introduisent de nouveaux modes de rémunération du travail. La part variable du salaire est de moins en moins négligeable et place le cadre dans une situation de précarité et d’insécurité personnelle l’empêchant parfois de concrétiser un projet de vie. L’individualisation est controversée : outre que toutes les activités professionnelles font appel à des collectifs de travail, les déconnexions fréquentes entre les indicateurs chiffrés et la réalité du travail laissent peu de place à l’évaluation « objective » individuelle.

Au bout du compte, l’accroissement de la part individualisée variable de la rémunération lèse les cadres, catégorie la plus touchée par ce type de rémunérations, dans le maintien de leur pouvoir d’achat. Il nous faut donner un coup de frein aux formes aléatoires et non salariales des rémunérations. Le contrat de travail qui lie l’employeur au salarié est un contrat de moyens ; il ne doit pas devenir un contrat d’objectifs dans lequel les salariés prennent les risques en lieu et place de l’entreprise et des actionnaires.

L’Ugict-CGT revendique pour tous les cadres :
. un salaire minimal à l’embauche, égal au plafond de la Sécurité sociale, base de cotisation cadre ;
. une reconnaissance des diplômes LMD (Licence-Master-Doctorat) dans les conventions collectives et les statuts ;
. la garantie du pouvoir d’achat individuel grâce aux augmentations salariales générales.

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